La taphonomie des enfants de la classe 0-1 an en contexte archéologique, analyse des correspondances multiples
Taphonomy in 0 to 1 Year Old Infants in Archaeological Contexts using Multiple Correspondence Analysis
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Ministère de la Culture, service régional de l'archéologie, 54, rue Magendie, F-33074 Bordeaux cedex
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UMR 5199 PACEA-anthropologie des populations passées et présentes, université de Bordeaux
* e-mail : patrice.cambra@culture.gouv.fr
Reçu :
20
Octobre
2015
Accepté :
19
Février
2016
Le déficit des sujets périnatals et des nourrissons pose deux interrogations lors des reconstitutions paléodémographiques : l'une sur les pratiques funéraires autour des tout-petits et notamment la précarité de leur sépulture et l'autre sur leur conservation osseuse, en relation directe avec la spécificité squelettique de ces sujets. En effet il y a dislocation des pièces osseuses avec la disparition des points d'ossification. De plus, les effets d'une architecture funéraire conservée ou non et l'empreinte des derniers gestes sur le cadavre sont des données qui entrent dans la discussion sur le mode de décomposition.
La présente étude s'appuie sur la fouille minutieuse en laboratoire de quatre sépultures de nouveau-nés sous tuiles canal, et l'analyse des relevés d'un cimetière médiéval à Blandy-les-Tours et des photographies zénithales de tombes à Saint-Rémy-Montlouis.
La persistance différentielle des connexions articulaires dans des contextes donnés marqués par l'empreinte des pratiques funéraires sur les vestiges humains a été examinée par analyse des correspondances multiples (ACM). Les résultats sont en étroite relation avec la typologie des articulations indépendamment du milieu de décomposition, a contrario de la variable du traitement du corps.
Abstract
In palaeodemographic reconstructions, the small number of perinatal and infant subjects from cemeteries raises two questions: first on funeral practices around young children and especially on the precarious nature of their places of burial, and secondly on the state of preservation of their bones, which is directly related to the specific characteristics of their skeletons that result in dislocation of the bones and the disappearance of areas of ossification. The effects of the funerary architecture, whether preserved or not, and the traces of final treatments of the corpses, are also relevant to any discussion on the process of their decay.
This study draws on a meticulous examination, in the laboratory, of four new-borns buried beneath curved terracotta roof tiles and on an analysis of the osteological data from plotting of skull details from Mediaeval burials of children excavated by V. Delattre [1] at Blandy-les-Tours in the Greater Paris region and of zenithal photographs of burial sites from Antiquity excavated by B. Farrago [2] at Saint-Remy-Montlouis, near Saintes in the Charente-Maritime region (W. France).
The different states of preservation of the joints in burial contexts with evidence of funerary treatments of human remains were investigated by means of Multiple Correspondence Analysis (MCA). Regardless of the context of decay, the results are closely correlated with the type of joint but not with the treatments applied to the dead children's bodies.
Mots clés : Archéo-anthropologie / Taphonomie / Mortalité périnatale et infantile / Archéothanatologie
Key words: Archaeo-anthropology / Taphonomy / Infant mortality
© Lavoisier SAS 2016