Retour d'expériences sur l'étude de trois assemblages osseux issus de sépultures collectives néolithiques
Dealing with Bone Assemblages from Neolithic Collective Burials: Feedback from three Studies
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UMR 7268 ADES, CNRS, Aix-Marseille Univ, EFS, Faculté de médecine Nord, boulevard Pierre Dramard, F-13344 Marseille cedex 15
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SRA - DRAC PACA, 23 boulevard du roi René, F-13617 Aix-en-Provence cedex, UMR 7268 ADES, CNRS, Aix-Marseille Univ, EFS
* e-mail : aurore.schmitt@univ-amu.fr
Reçu :
4
Septembre
2015
Accepté :
7
Mars
2016
La plupart des sépultures collectives du Néolithique final ayant bénéficié de fouilles et d'un enregistrement optimaux ont livré une grande quantité d'ossements. Le croisement des données archéologiques et anthropologiques acquises sur le terrain et en laboratoire permet, en théorie, de restituer les pratiques mortuaires. L'investissement en temps et les compétences requises pour l'étude des assemblages osseux issus des sépultures collectives, notamment en contexte préventif, impose d'aborder la question du bilan des travaux. Cette réflexion se base essentiellement sur trois sépultures collectives. La reconstitution des modes de dépôts initiaux des individus et de manipulation des ossements s'est avérée relativement limitée. Faute de pouvoir quantifier les impacts des facteurs taphonomiques ou de conservation différentielle, variables d'un site à l'autre, il reste difficile de choisir parmi les différents scenarii envisagés. Alors que les méthodes précises mises en œuvre garantissent une acquisition optimale des données lors de la phase terrain, l'analyse des assemblages osseux demeure une tâche longue et complexe, produisant des résultats de faible portée interprétative. Ainsi, s'il est légitime de nous interroger sur l'adéquation entre les moyens et les résultats obtenus, en l'état actuel de nos ressources méthodologiques, un tel déploiement de moyens constitue encore la principale voie d'approche. Cependant, de meilleurs référentiels ostéologiques et taphonomiques sont nécessaires.
Abstract
Most collective burials from the late Neolithic period that have been rigorously excavated and recorded have yielded relatively large quantities of bones. By applying the “archaeo-anthropological” approach it is possible, in theory, to reconstruct mortuary practices from data acquired in the field and during subsequent laboratory work. The time and skills required for studies of collective burials, especially in survey archaeology, imply the need to review previous studies. We discuss these issues through the example of three cases of collective burials. Reconstructions of initial corpse deposits and manipulations of the bones appear to have a number of limitations. Because the impacts of taphonomic factors or different states of preservation vary from one site to another and cannot be quantified, it is always difficult to identify one particular scenario for each case. Although the precision of the methods applied ensure optimum data acquisition in the field, analyzing bone assemblages is a long and complex task, and the results are often difficult to interpret. Given the methods currently available, even though it is legitimate to ask whether the ends are consistent with the means, deploying these means is still the most satisfactory strategy. However, it remains essential to build up more reliable osteological and taphonomic references.
Mots clés : Sépulture collective / Néolithique final / Dénombrement / Analyse spatiale / Traitement du cadavre / Anthropologie de terrain
Key words: Collective burial / Late Neolithic / Skeletal representation / Spatial analysis / Body handling / Field anthropology
© Lavoisier SAS 2016