Taphonomie et diagnose sexuelle primaire à partir de l’os coxal : du terrain au laboratoire
Taphonomic Processes and Primary Sexual Determination from The Coxal Bone: From the Field to the Laboratory
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16, rue Edmond-Michelet, F-67100 Strasbourg, France
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Service régional de l’archéologie, Direction régionale des affaires culturelles, bât. Austerlitz 21, allée Claude-Forbin, CS 80783, F-13625 Aix-En-Provence cedex 01, France
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CNRS, EFS, UMR 7268 ADES, faculté de médecine Nord, Aix-Marseille Université, bld Pierre-Dramard, F-13344 Marseille cedex 15, France
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INRAP, Plateforme logistique d’Arenc, Centre de recherches archéologiques de Marseille, bâtiment C, 14, rue d’Anthoine, F-13002 Marseille, France
* e-mail : aurore.schmitt@univ-amu.fr
Reçu :
4
Février
2020
Accepté :
4
Juin
2020
Une grande partie des analyses ostéologiques repose sur la détermination du sexe de l’individu étudié. Les méthodes fondées sur l’os coxal – dont le dimorphisme est commun à toute l’espèce humaine – permettent d’obtenir des résultats très probants. Cependant, la structure de l’os coxal, principalement composée d’os spongieux, le rend fragile. Ainsi, comme de précédentes études l’ont démontré, on observe une conservation différentielle des parties qui le composent liée à des raisons taphonomiques mais également aux manipulations du terrain au laboratoire. Cette étude s’est appuyée sur 302 individus issus de la fouille du cimetière médiéval et moderne de La Ciotat, sélectionnés en fonction de deux critères : la présence d’au moins un élément de l’os coxal et le fait qu’ils aient été lavés au préalable. Elle a permis de confirmer la faible conservation de l’os coxal. De plus, l’application des méthodes de détermination du sexe morphoscopique et de la DSP a mis en évidence l’absence de parties spécifiques, plus fragiles. Nous avons également testé la corrélation entre le sexe estimé de l’individu et l’état de conservation de l’os coxal. La prise de données directement lors de la phase terrain s’avère une étape incontournable pour garantir la diagnose sexuelle primaire du maximum d’individus.
Abstract
Much of osteological analysis focuses on determining the sex of the individual being studied. Because sexual dimorphism of the os coxae is shared by all Homo sapiens, analysis of this bone produces convincing determinations of sex. Apart from its reliability, however, its structure is mainly composed of cancellous bone and is therefore fragile. Thus, as previous studies have shown, the different parts of the os coxae are not uniformly preserved for taphonomic reasons, but also as a consequence of their handling from the time of excavation to laboratory study. This study was based on 301 individuals from the excavation of the medieval and modern cemetery of La Ciotat, previously selected on the basis of two criteria: the presence of at least one of the two ossa coxae, and the fact that they had been washed beforehand. The Anatomical Preservation Index established by S. Bello confirmed the poor state of preservation of the ossa coxae. The use of morphological sex determination and Diagnose Sexuelle Probabiliste (DSP) methods also revealed that the most fragile parts of the bone were frequently absent. A correlation between sex and state of preservation was also calculated. Finally, to ensure the reliability of primary sex determination in the maximum number of individuals, we stress the importance of collecting data and observations during excavation, owing to the significant loss of information that occurs between field excavation and laboratory study.
Mots clés : Os coxal / Diagnose sexuelle / Conservation / Terrain / Laboratoire
Key words: Coxal bone / Sex assessment / Preservation / Field recovery / Laboratory analysis
© Société d’Anthropologie de Paris et Lavoisier SAS 2020